Le Projet de Territoire
- 15 janv
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Fruit du travail engagé par les élus communautaires, le Projet de Territoire Grand Lieu 2040 s’organisera autour de cinq axes stratégiques :
❶ Le cadre de vie et l'habitat
❷ La nature et l’environnement
❸ Les déplacements
❹ Le dynamisme local
❺ La qualité de vie et le vivre-ensemble
Chacun de ces axes regroupe tout un ensemble de projets qui se traduiront d’ici 2040 sous forme de réalisations et décisions. Ce sont ces orientations prioritaires que nous vous proposons de découvrir dans le cadre de la consultation des habitants de Grand Lieu. Le récit du Projet de Territoire à l’horizon 2040 vous permettra de vous projeter.
GRAND LIEU 2040 : scénario descriptif du territoire communautaire en 2040
Nous sommes projetés en 2040. Si les tensions diplomatiques dans le monde se sont apaisées, le changement climatique s’est poursuivi sur la tendance que l’on connaissait en 2023. Dans la lignée des accords de Paris, les collectivités doivent tendre vers la neutralité carbone. On arrive dans la dernière phase du ZAN : entre 2040 et 2050, l’artificialisation supplémentaire possible est réduite à 10% de ce qui s’est artificialisé sur la décennie précédente.
Malgré ces contraintes, le territoire de Grand Lieu a poursuivi son développement. Avec une croissance démographique raisonnée entre 1 et 1,5% par an, la population approche des 50 000 habitants. Toutes les communes ont poursuivi leur développement sur le modèle d’un réseau de petites villes vertes, dont l’urbanisation s’est densifiée et agglomérée. Les villages et hameaux ont cessé de se développer et la dynamique se concentre sur les coeurs de bourgs qui accueillent en priorité les commerces, à l’exception des quartiers économiques des grands parcs d’activités qui proposent des services aux salariés. La stratégie mobilité de Grand Lieu a porté ses fruits. Le territoire est maillé de pistes cyclables et de nombreuses alternatives à la voiture individuelle sont proposées.
Grand Lieu est un territoire avec une belle qualité de vie. Malgré des étés très secs, avec de nombreuses et longues périodes de canicule, et des hivers très humides provoquant des inondations à répétition, la nature en ville s’est développée. Le maillage bocager s’est progressivement reconstitué et la politique de boisement initiée en 2025 a porté ses fruits, avec de beaux espaces forestiers.
C’est dans ce cadre qu’un voyageur arrive de l’extérieur et porte pour la première fois un regard sur le territoire de Grand Lieu qu’il découvre…
Je découvre le territoire de Grand Lieu après des années de voyage à travers la France. Découverte, est-ce le mot ? Parlons plutôt de re-découverte. Je me souviens l’avoir traversé à la fin de la décennie 2010, tentant de rejoindre la métropole nantaise un matin à l’heure de pointe. Autant dire que je n’en garde pas un très bon souvenir… devoir patienter de longues minutes dans les bouchons, avec en fond sonore la matinale de France Inter, à ne croiser que des voitures et des camions ne transportant qu’une seule personne, a rapidement douché mon enthousiasme matinal. On m’avait vanté le lac et sa beauté naturelle, mais il était invisible et je n’ai longé que de vastes zones de maraîchage et des grands parcs d’activités. Je n’ai pas eu envie de m’arrêter et d’aller voir plus loin…
Une erreur à réparer aujourd’hui. Un peu plus de vingt ans plus tard, ma perception aura-t-elle changé ?
Avant de venir, j’ai hésité sur le mode de transport, mais la météo étant clémente, j’ai opté pour le vélo. Et j’ai bien fait. L’accès au territoire est facilité par un maillage complet de pistes cyclables, signalées par des panneaux directionnels. Se perdre parait compliqué. On rejoint rapidement un pôle d’intermodalité au croisement de plusieurs voies vertes où s’alignent des parkings sécurisés pour les vélos et des vélos en libre-service. La place faite à la voiture sur ces parkings a naturellement largement diminué au profit des autres modes de transport. Les habitants du territoire rejoignent sur ces pôles les transports en commun vers la métropole, le nord de la Vendée ou le vignoble, et à l’inverse, les habitants des territoires voisins y quittent le bus, empruntent un vélo et rejoignent leur lieu de travail. On y trouve aussi du transport à la demande et des arrêts de lignes de covoiturage. On a l’embarras du choix. Le transport en commun est bien développé, avec des navettes électriques vers toutes les communes et les grandes zones d’emploi. Ça bouge à Grand Lieu ! À cette heure matinale, les véhicules de toutes sortes s’arrêtent à intervalles fréquents et on ressent une certaine fluidité dans le parcours de l’usager. Le trafic est moins dense, il y a moins de camions que dans mon souvenir, et les flux paraissent plus réguliers. Bref, tout cela s’écoule beaucoup plus naturellement.
En parlant de nature justement, je constate que le terme de voie verte n’est pas galvaudé : l’itinéraire cyclable file au plus droit le long des routes, mais toutes les voies tant motorisées que douces sont bordées d’arbres de haut jet et de haies variées qui entretiennent le sentiment de naviguer dans des couloirs de verdure. La nature est présente partout, le long des routes, aux carrefours, aux entrées de villes et dans les bourgs. Loin des massifs millimétrés et ordonnés des paysagistes, le choix ici a été fait de laisser la place aux essences locales et à une nature champêtre qui s’organise logiquement en fonction des activités. Le paysage de bocage est présent partout et les haies sont un marqueur fort de l’identité locale. Elles structurent le paysage, permettent d’intégrer plus harmonieusement les vilaines tenues maraîchères dont j’avais le souvenir. Finie la mer de plastique. Grâce à un jeu savant dans les hauteurs et les matériaux, les serres, couvertes de panneaux solaires, se fondent dans la végétation. D’ailleurs, l’agriculture est diversifiée et il n’y a pas que du maraîchage. Elevage, cultures, prés, vignes… pas de monotonie. L’activité des agriculteurs nourrit le territoire et le paysage rural, identité de Grand Lieu, et c’est grâce à un partenariat fort entre les collectivités et les exploitants que ce paysage continue de se construire et d’être entretenu.
Même effet nature pour les parcs d’activités. Si des percées régulières permettent d’identifier les logos des entreprises locales, la végétation forme un écrin de verdure à ces grands quartiers économiques. Mais je suis déçu : on ne voit toujours pas le lac ! C’est normal me direz-vous, c’est pour sa protection. Les élus ont repoussé ici les grands projets d’hôtels flottants ou de centre des congrès sur pilotis en mode lagon caribéen. Le lac de Grand Lieu conserve son mystère, sa nature et sa biodiversité. On a poursuivi par contre la tendance qui se dessinait il y a 20 ans : un tourisme vert autour du lac, et non sur le lac, avec des points de vue et des chemins de randonnée. Préservation est un maître-mot ici, et ça vaut notamment pour tout ce qui concerne l’eau, pas seulement le lac. Avec des efforts de désimperméabilisation, une politique de récupération et réutilisation des eaux de pluie, un travail fort avec tous les acteurs du territoire (agriculteurs, industriels, gestionnaires, particuliers…), la qualité de l’eau s’est améliorée. Et même si les canicules se répètent, la sécheresse est maîtrisée.
Avec autant de nature, est-ce que le territoire ne se serait pas refermé dans un excès de préservation écologique ? est-ce que ça n’a pas impacté négativement les activités économiques ? Il s’avère que non. Aux portes de la métropole nantaise, avec la nécessaire sobriété foncière, il aurait été facile de choisir de devenir un territoire dortoir. Le choix fut tout autre. Avec une politique volontariste et pointilleuse, les élus ont poursuivi le développement des activités économiques de manière à aboutir à un tissu économique varié et adapté à la population locale. L’artisanat et l’industrie développent des savoirs-faires locaux reconnus. Les parcs font une belle place à l’innovation également en proposant des bâtiments réversibles : ainsi, il est facile d’accueillir une entreprise puis de transmettre les locaux à une autre société. Les start-ups apprécient. D’autant que plusieurs organismes de formation supérieure se sont installés et ont créé des liens forts avec les entreprises locales. 1 emploi 1 habitant, on n’y est pas encore mais on s’en rapproche ! le slogan qui était affiché il y a quelques années « Terre à vivre, terre d’emploi », pas forcément le meilleur, a porté ses fruits.
Le territoire est dynamique : je me poste à l’entrée d’un parc d’activités et je vois toutes sortes de véhicules entrer et sortir. C’est vrai qu’avec la souplesse des horaires désormais intégrée dans le code du travail, on a mis fin à la problématique des heures de pointe. Un car dépose un groupe de salariés et en emporte un autre, une voiture dépose un covoitureur, des vélos entrent et sortent, un camion vient déposer ses marchandises à l’entrée du parc et plusieurs utilitaires les prennent en charge pour les dispatcher dans les entreprises. C’est donc là la raison de la baisse du trafic poids-lourds, mutualisation et optimisation. Par contre, c’est étonnant, les voies du parc d’activités ont un aspect peu commun. En m’approchant je comprends : elles intègrent des procédés de production d’énergie par le solaire et le mouvement. C’est encore expérimental, mais ça a l’air de fonctionner. Le parc s’annonce quasiment en autonomie énergétique. Mâts d’éclairage solaires, panneaux en toiture ou sur les parkings, petites éoliennes près des bâtiments (la proximité de l’aéroport a empêché la construction des grandes éoliennes classiques), méthanisation, géothermie… tout est bon pour atteindre l’autonomie énergétique. Cet objectif est facilité par la baisse également de la consommation.
Pour autant, ce n’est pas dans les parcs d’activités qu’on vit, alors je poursuis ma route jusqu’à la première commune à proximité. Là encore, l’impression de nature est partout. C’est dense, il y a du monde, et pourtant ça reste agréable. Je repense aux chiffres de population : comment loge-t-on autant d’habitants sur ce territoire en conservant un habitat pavillonnaire ? en y regardant de plus près, je comprends mieux. En front de rues, ce sont bien des petites maisons individuelles, mitoyennes, avec de petits jardins, qui occupent le paysage. A l’arrière, comme un deuxième rideau intégré dans la verdure, de l’habitat intermédiaire, avec des terrasses arborées. Puis encore un cran après, des petits collectifs montant jusqu’à R+2, certains avec attiques. Avec la distance par rapport à la voie, l’impression de hauteur diminue, et la présence d’arbres et de haies facilitent l’intégration de cette urbanisation en escaliers. Cette densification est plus douce dans les communes plus petites et c’est réussi. Chaque commune a son identité et sa singularité propres, il n’y en a pas deux pareilles. Et selon son goût, on peut choisir des communes plus grandes et plus urbaines, ou des communes plus petites et plus rurales, le quartier de ville ou le village. Je croise un habitant : vous habitez ici depuis longtemps ? oui et non. Je suis parti et je suis revenu, plusieurs fois, au gré de mes boulots et de mes envies. Et vous n’avez pas eu de difficulté à vous loger ? non, c’était facile. Il y a des logements pour tous les goûts et tous les âges, les prix sont maîtrisés, les entreprises participent, ce n’est plus la galère que c’était il y a 20 ans. Je vous le conseille ! me dit-il en s’éloignant… je suis de plus en plus tenté d’y réfléchir sérieusement.
Je reste prudent dans mes réflexions car à bien y regarder, je ne vois pas trop où on peut garer sa voiture sur ces petites parcelles, ni même son vélo cargo, encore moins sa planche de surf. Et si j’ai un jardin, où est-ce que je mets la tondeuse ? Ma promenade dans les rues m’éclaire : le stationnement et les box de rangement sont mutualisés dans des parkings couverts, sortes de petits bâtiments sur 2 étages, complètement intégrés dans le paysage. Il m’a fallu du temps pour comprendre que ce n’étaient pas des habitations. Ça limite fortement l’artificialisation et l’imperméabilisation des sols. Et dans chaque quartier, il y a une association d’habitants avec des outils, instruments, appareils en commun qu’il suffit d’emprunter : taille-haie, souffleur, nettoyeur vapeur, appareil à raclette… Réparation, réemploi, mutualisation, entraide… pas mal… Et ça marche aussi pour tous les âges de la vie. A Grand Lieu, vieillir n’est pas tabou et les personnes âgées sont totalement intégrées, dans le tissu urbain, dans les activités économiques et dans la vie quotidienne. A côté des EHPAD, des résidences autonomies et des logements adaptés, la colocation intergénérationnelle s’est énormément développée sur le territoire et ça donne lieu à pas mal d’échanges : les plus jeunes font les courses et les travaux, les plus âgés gardent les enfants, animent la bibliothèque. Entraide et solidarité, personne n’est laissé de côté. Il y a des navettes qui passent dans les villages pour les personnes les plus éloignées, et des services qui se déplacent et qui vont vers les gens. On ne parle plus d’isolement ! Pas mal…
Pas mal du tout même, mais s’il faut tout commander sur internet ou passer par la métropole pour les commerces et les services, est-ce que ça vaut le coup ? Je découvre que les communes ont organisé un service de marché ambulant. Approvisionné par les producteurs locaux en circuit court, il vient compléter les commerces des centres bourgs. La boulangerie est fermée pour congés ? pas de panique, le boulanger de la commune voisine approvisionne le Van Grand Lieu qui passera dans la journée. C’est facile, c’est pratique. Et quand on rejoint la place centrale pour se servir au Van, on en profite pour faire le tour des commerces. Parce que des commerces, il y en a, et dans toutes les communes. Les centralités sont dynamiques et l’offre est variée et complémentaire. Que demander de plus ? La santé !
L’offre de soins, qui était une grosse problématique il y a 20 ans, s’est, elle aussi, adaptée et la coopération entre les communes a permis de fidéliser des médecins qui tournent sur le territoire. En lien avec les centres hospitaliers voisins, il y a des permanences de spécialistes, des référents, et chaque personne est accompagnée dans son parcours de santé.
Mes voyages m’ont amené à traverser pas mal de régions françaises, et contrairement à d’autres, le territoire de Grand Lieu a bien réussi sa transition. Grand Lieu, un territoire où on ne connait pas la crise… ça pourrait être un slogan porteur !